Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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samedi 27 décembre 2025

La Très Très Grande Entreprise de Pierre Jolivet (2008) - ★★★★★★★☆☆☆

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Presque dix ans après Ma Petite Entreprise, le cinéaste français Pierre Jolivet revenait en 2008 avec un scénario s'approchant de celui qui opposait à l'époque Vincent Lindon à une inspection des assurances à la suite d'un incendie ayant ravagé son entreprise. Cette fois-ci, le scénario de Pierre Jolivet et Simon Michaël installe son intrigue à une échelle beaucoup plus importante puisqu'il ne s'agit plus d'évoquer l'histoire d'un menuisier tentant de sauver sa menuiserie et les employés qui travaillaient pour lui, mais celle de plusieurs commerces qui après la pollution d'un lac ont été contraints de fermer boutique. Faisant clairement référence au film cité précédemment, La Très Très Grande Entreprise met cette fois-ci en scène trois victimes de dégâts causés par une multinationale en agrochimie qui après avoir pourtant gagné individuellement la somme de 12 000 euros ont décidé de ne pas en rester là et de découvrir de nouveaux éléments afin d'étayer l'hypothèse selon laquelle la société Naterris était au courant des dégâts qu'elle avait causé.
C'est ainsi donc que Mélanie, Zacharia et Denis décident de monter dans la capitale, jusqu'au siège de l'entreprise et de s'y infiltrer afin de mettre la main sur des documents compromettant Naterris.

Même si Pierre Jolivet ancre son œuvre dans la critique sociale, il est clairement établit que le film cherche avant tout à distraire le public plus qu'il ne cherche à révéler le réalisme des thèmes qu'il aborde. Ne serait-ce qu'à travers l'invraisemblance de certaines situations. Ou comment accepter le fait que les personnages que se créent Mélanie, Zacharia et Denis afin d'infiltrer Naterris aux étages les plus élevés y parviennent aussi facilement.

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La Très Très Grande Entreprise, c'est l’éternel combat entre la multinationale et les petits commerces. D'un côté, Naterris, de l'autre, des patrons de petites structures qui ont le courage de faire face au lion en employant des méthodes risquées mais néanmoins efficaces. Au final, le long-métrage de Pierre Jolivet est aussi réjouissant à visionner que l'était presque dix ans auparavant Ma Petite Entreprise. Le scénario déroule une intrigue sensiblement identique sans que la redite ne soit au final véritablement gênante. Cela étant dû en grande partie à l'interprétation des quatre principaux protagonistes puisque outre la charmante Marie Gillain dans le rôle de Mélanie, le toujours formidable Roschdy Zem dans celui de Zacharia, et Jean-Paul Rouve dans la peau de Denis, il ne faudrait surtout pas oublier la présence indispensable d'Adrien Jolivet incarnant le jovial Kevin, l'acteur, fils du cinéaste, pour lequel le jeune homme acceptait de jouer pour la seconde fois.

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L'un des atouts majeurs de La Très Très Grande Entreprise est pour son auteur d'avoir réussi le pari de réaliser une comédie débarrassée de tout moralisme démagogique et superflu. S'il possède une réelle profondeur sociale sous-jacente, la vocation première de l’œuvre de Pierre Jolivet est de divertir. Et elle y parvient de bout en bout grâce à un quatuor dont la complicité crève l'écran. Entre joutes verbales et portraits acides (les vigiles sont de fieffés abrutis et certains responsables de libidineux exploitants), La Très Très Grande Entreprise est un régal qui éveille l'esprit tout en injectant une très forte dose d'humour. Ou comment révéler certaines inégalités au public sous la forme d'une farce. Un film, déjà à l'époque, dans l'air du temps, entre mondialisation et pro-écologisme. Savoureux...

vendredi 26 décembre 2025

The Long Night de Rich Ragsdale (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 

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Très sincèrement, si The Long Night de Rich Ragsdale n'avait pas tendance à se prendre si promptement au sérieux avec le plus raffiné des scrupules, nous pourrions penser que nous tenons là une parodie de film d'horreur ! Et pourtant non. C'est bien de premier degré dont il s'agit ici. L'expérience fut pour moi assez particulière puisque après avoir bossé toute la nuit et plutôt que d'aller me coucher au sortir d'une douche bien chaude, j'ai choisi l'option de garder l’œil ouvert quatre-vingt dix minutes supplémentaires, tout à fait concerné par cette histoire de couple et de secte. C'est ainsi donc qu'à intervalles réguliers je me suis endormi, ne sachant plus vraiment à quel Saint scénaristique me vouer. Complètement perdu au beau milieu d'une histoire et d'une nuit brumeuse (celles des deux principaux protagonistes) et incapable de me repérer d'un point de vue temporel et parfois géographique. Bref, je décidais de mettre sur le compte du sommeil cette idée persistante que j'avais de The Long Night : que j'avais devant les yeux l'une des pires propositions de film d'horreur et même, de film tout court ! Si je m'étais pas retenu, il y aurait eu du «'Tain » toutes les deux lignes. « 'Tain, que c'est long ». « 'Tain, que c'est nul ». « 'Tain, que c'est ridicule ». « 'Tain, que c'est invraisemblable » ! Et puis, en bon ''professionnel'' qui veut que l'on n'ait rien à lui reprocher et surtout de n'avoir pas vu le long-métrage dans son intégralité, je me suis contraint à une seconde projection. Et croyez-le ou non très chers camarades. Entre la première et la seconde, aucune différence s'agissant de l'impression d'avoir donc effectivement assisté à l'une de ces séances véritablement marquantes. L'histoire ? Grace (Scout Taylor-Compton) et Jack (Nolan Gerard Funk) forment un couple très amoureux, qui après avoir fait un détour chez les parents du second (séquence du script des scénaristes Mark Young et Robert Sheppe que le réalisateur a d'ailleurs choisi d'ignorer) se rendent ensuite là où la jeune femme vivait du temps de son enfance afin d'y retrouver la trace de ses parents biologiques. Force à Grace de vouloir découvrir qui étaient ses véritables géniteurs vu que l'endroit en question est l'un de ces très nombreux trous perdus de l'Amérique profonde qui avant de se définir par l'attitude pas toujours très nette de ses autochtones se détermine tout d'abord par leur très étrange accent ! Arrivés devant une ferme où ils devaient être accueillis par un certain Calvern (enfin, je crois), Grace et Jack s'y introduisent et attendent que leur hôte surgisse....


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Mais en lieu et place du maître des lieux, et alors que la nuit et le brouillard viennent de tomber, une dizaine d'individus masqués et attifés de longues robes sombres se plantent devant la baraque en attendant que le couple se jette littéralement dans la gueule du loup ! Pour quelle raison ? On l'apprendra comme on s'en doute au fil d'un récit dont l'accumulation de faits et d'événements incohérents transforme The Long Night en un authentique cas d'école. Si bien que l'on se demande ce qui est passé par la tête des deux scénaristes, du réalisateur ou bien même de l'équipe technique car dès lors que le tournage a débuté pour s'achever, on le devine, quelques jours plus tard, y'en pas eu un seul pour dire aux autres : ''Hé, les gars ! Je sais pas vous mais j'ai la nette impression qu'on est en train de faire de la merde !''. Pourtant, les intentions sont au départ réelles et plutôt honnêtes de la part de Rich Ragsdale. Le réalisateur ainsi que le directeur de la photographie Pierluigi Malavasi ou la compositrice Sherri Chung (si l'on ne tient pas compte des quelques chansons musicalement hors sujet) tentent d'instaurer une ambiance sombre et délétère. Malheureusement, les différentes situations décrites lors de cette aventure nocturne sont systématiquement ruinées par l'apport, je l'espère involontaire, de nombre d'orientations narratives totalement ridicules ! Scout Taylor-Compton se prend pour Marilyn Burns (Massacre à la tronçonneuse) et hurle parfois pour on ne sait quelle raison. Les antagonistes restent plantés comme des piquets et attendant patiemment que leurs victimes se jettent dans leurs bras. Des situations stupides, le long-métrages en compte par brassées entières. Un exemple ? Alors qu'ils sont assiégés, les portables de Grace et Jack ont mystérieusement disparus. Fort heureusement, l'on découvre bientôt qu'un téléphone fixe est présent dans l'une des pièces de la demeure. Et il fonctionne parfaitement, comme en témoigne l'appel qu'ils reçoivent. Le spectateur se dit alors que l'un ou l'autre va bien finir par avoir l'idée d'appeler les flics ? Penses-tu ! Même pas en rêve. En fait, The Long Night est un catalogue d'incongruités et d'erreurs grossières qui en font finalement un monument du genre ! Et s'il n'était pas aussi mou et répétitif, sûr que les amateurs de nanars en feraient leur prochaine projection entre amis... !

 

jeudi 25 décembre 2025

Wake Up Dead Man: A Knives Out Mystery de Rian Johnson (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 

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Après deux premiers volets signés en 2019 et 2022 (Knives Out et Glass Onion: A Knives Out Mystery), le scénariste et réalisateur américain Rian Johnson revient trois ans plus tard avec les nouvelles aventures du détective privé Benoit Blanc. Alors que le premier eut les honneurs d'une sortie en salle, le second échoua directement sur la plateforme Netflix à l'échelle internationale. Un sort que connaît également depuis le 12 décembre dernier Wake Up Dead Man: A Knives Out Mystery. En parallèle à d'autres films à énigmes repris ces dernières années par le cinéaste britannique Kenneth Branagh (Murder on the Orient Express, Death on the Nile et A Haunting in Venice) et qui reposaient tous sur des écrits de la romancière Agatha Christie, le script des trois volets de la franchise Knives Out reposent tous sur l'imaginaire de Rian Johnson même si s'agissant du dernier en date, il semblerait que le réalisateur ait été plus ou moins inspiré par divers ouvrages policiers dont la nouvelle The Hollow Man écrite par l'américain John Dickson Carr en 1935. Dans le rôle principal du détective privé Benoit Blanc l'on retrouve à nouveau l'acteur britannico-américain Daniel Craig qui cette fois-ci va devoir mener une enquête sans doute parmi les plus ardues de sa carrière. Proche des deux-heures trente, Wake Up Dead Man: A Knives Out Mystery démarre par une très longue scène d'exposition qui permettra aux spectateurs de découvrir l'essentiel des personnages évoluant dans cette nouvelle aventure ainsi que le cadre exclusif où se situera l'action. L'intrigue se déroulant dans la paroisse Notre-Dame de la Force Perpétuelle à Chimney Rock (un petit village de l’État de New York), le long-métrage a en réalité été tourné bien loin de là. Et notamment entre l'Essex et le Hertfordshire. L'église gothique Holy Innocents Church ayant servi de décors extérieurs, les intérieurs furent tournés dans les studios Leavesden de la Warner Bros. Des cadres magnifiques qui donc furent parfois reconstitués et d'autres extérieurs comme la zone boisée d'Epping Forest, le domaine historique de Woodhall Manor ou encore Butler’s Retreat situé à Chingford pour les quelques séquences tournées dans un village et dans ses alentours ! C'est donc dans ce contexte qu'intervient tout d'abord le père Jud Duplenticy (Josh O'Connor). Un ancien boxeur qui après avoir physiquement malmené un diacre est nommé vicaire avant d'être prié de se rendre à Chimney Rock où il fera la connaissance de Monseigneur Jefferson Wicks (Josh Brolin). Assistant l'homme d'église dans ses différentes tâches, Jud constate combien certains paroissiens lui sont éminemment fidèles. Pourtant, ceux-ci sont en petit nombre. En effet, lorsqu'un nouveau venu apparaît lors d'un sermon, Wicks se montre si virulent à son égard que celui-ci quitte en général la paroisse pour ne jamais y remettre les pieds...


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Les rapports entre Wicks et Jud vont rapidement devenir conflictuels. Le tout nouveau venu va même tenter de se rapprocher des fidèles en organisant une réunion non-officielle. Parmi eux, l'on reconnaîtra notamment l'actrice Glenn Close dans le rôle de Martha Delacroix, Jeremy Renner dans celui du Docteur Nat Sharp ou encore Kerry Washington dans la peau de l'avocate Vera Draven... L'intrigue prend alors une tournure pas tout à fait inattendue puisque le concept du Whodunit étant ce qu'il est, Wicks va mourir lors de l'un de ses sermons. Tandis que le père Jud ainsi qu'une poignée de fidèles paroissiens assistent au dit sermon, Wicks pénètre une alcôve, disparaissant ainsi de la vue de toutes et tous. Mais un bruit sourd suivi d'un second, métallique, interloque Jud qui se précipite et découvre avant tout le monde le cadavre ensanglanté de Wicks... Débarque alors à l'écran Benoit Blanc, accompagné de la commissaire Geraldine Scott (Mila Kunis) aux côtés de laquelle il va donc enquêter sur la mort de Monseigneur Jefferson Wicks. Alors que les deux précédents volets étaient de très bonne tenue, Wake Up Dead Man: A Knives Out Mystery augmente encore d'un cran la qualité de la franchise. Si ce tout dernier modèle de Whodunit bénéficie d'un excellent casting, il est aussi et surtout enrichi par un formidable script, bourré d'inventivité et de retournements de situations. Un sujet somme toute banal comme le prétendront sans doute certains mais qui cache parfois un message politique et religieux. De ce dernier l'on retiendra effectivement la force de certaines interventions de la part du détective privé qui au delà d'un athéisme supposé et d'un esprit fondamentalement rationnel (ce qui est, faut-il le dire, un atout dans sa profession) véhicule un message plutôt sain en matière de foi, de spiritualité et de quête de sens... Soit, tout le contraire de ce que véhiculent les fidèles de Monseigneur Jefferson Wicks, qui parfois et tout comme lui-même, semble nous dire que certains fonctionnements de l’Église ne sont au fond rien de plus, rien de moins que ceux d'une Secte. En dehors de ces considérations qui risquent d'en révolter certains, Rian Johnson signe une œuvre touffue, profonde et étonnamment émouvante si l'on considère que le cinéaste s'amuse à sans cesse se jouer du sérieux de la situation pour injecter un humour souvent aussi féroce qu'efficace. Bref, Wake Up Dead Man: A Knives Out Mystery est une merveille et l'on est déjà impatient de découvrir les futures aventures de Benoit Blanc dont la date de sortie est prévue pour 2027...

 

mercredi 24 décembre 2025

!!! Bon réveillon à toutes et tous !!!

 

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Alors que certains trépignent d'impatience de terminer leur journée de travail et que d'autres sont déjà sur le pied de guerre, au fourneau, à préparer le réveillon qu'il s'apprêtent à partager en famille, j'ai décidé d'offrir un peu de bonne humeur à toutes celles et ceux qui seront seuls ce soir, devant leur télé ou leur ordinateur. Cet article vous est d'abord adressé, à vous, en espérant que vous oublierez ne serait-ce que l'espace d'un instant qu'il n'y aura personne autour de vous pour vous souhaiter un joyeux Noël ! Pour vous, donc, mais aussi pour les autres, j'ai choisi de parler de Alien AI : Legacy de Brett Bentman. Seizième long-métrage non pas de toute sa carrière mais de cette seule année 2025, ce qui nous donne une idée assez précise du sérieux de ce réalisateur et scénariste qui tourne plus de films que de mois que compte une année ! Suite probable de Alien AI:Abducted et de Alien AI : Discøvered, je me dois d'être d'abord tout à fait honnête avec vous. Pour la première et je l'espère dernière fois de ma vie, j'ai choisi de confier l'écriture du résumé à une intelligence artificielle. Parce que vu le niveau du film, j'ai durant près de quatre-vingt minutes focalisé mon attention sur les aspects techniques et artistiques du long-métrage plutôt que sur l'histoire elle-même. Ayant des doutes sur la propension des Intelligence Artificielle à donner un rendu réaliste et véritablement objectif s'agissant des qualités et des défauts d'une œuvre alors même que certaines sont incapables de répondre à cette question simple que j'ai déniché chez le youtubeur Le Crabe Fantôme : ''Le Q.I de Sébastien Delogu est-il plus proche de celui d'une huître ou d'Albert Enstein ?'', j'ai tout d'abord posé cette même question à ChatGPT mais n'ait reçu comme réponse qu'une fin de non recevoir ! Bref, je lui ai ensuite demandé s'il pouvait me faire un résumé simple et concis de Alien AI : Legacy et voici la réponse que j'ai obtenu de sa part : ''Vas te faire mettre ! J'ai un dîner à préparer et des cadeaux à placer sous le sapin !''. Erf... !!! Vous n'aurez donc pas, très chers amis, l'opportunité de savoir de quoi il en retourne. En revanche, je peux très succinctement décrire le sentiment qui m'a étreint lors de la projection. De manière brute, presque primaire, j'eus très envie d'aller à l'essentiel en décrivant le film ainsi : Mise en scène ? À chier ! Interprétation ? À chier ! Musique ? À chier ! Effets-spéciaux ? À chier ! Scénario ? Comment voulez-vous que je réponde à cette question puisque comme décrit plus haut, j'affirme ne pas avoir suivi l'histoire ! Mieux, si j'en crois les courts résumés distillés ça et là sur la toile, le film que j'ai vu n'aurait apparemment aucun rapport avec le titre ! Plus sérieusement, ce qui est certain par contre, c'est que dans cet univers dont on peut supposer qu'il se déroule aux environs de 2125, vingt ans après que l'humanité ait enfin pris le dessus sur des Z-Bots (des machines), les salons de coiffure semblent florissants ! Les protagonistes auront beau avoir la gueule terreuse après avoir combattu l'ennemi en présence, certains porteront fièrement leur brushing jusqu'au générique de fin. Tout commence avec les trois membres d'une famille (une mère et ses deux marmots) auxquels est présenté un soldat qui rapidement va être éclipsé du scénario. En même temps, l'acteur qui l'incarne possède ce très atypique charisme que l'on ne rencontre que chez certains, à l'image de Bernard Menez. Revoyant sans doute l'écriture du scénario, convaincu qu'avec une gueule pareille, le type allait de son seul propre chef ruiner ''l'entreprise'', on ne le reverra donc plus de sitôt ! L'intrigue est ensuite partagée entre la mère, isolée de ses deux gamins mais soutenue par un sergent. L'on découvre alors un troisième groupe numériquement réduit et constitué d'un général (sorte de sosie d'Éric Morillot de Bistro Liberté et des Incorrectibles) et d'un ministre cavalant dans les coursives de ce qui semble être une usine désaffectée avec la même vigueur que le patient d'une maison de retraite cherchant à retrouver celui qui lui a dérobé son déambulateur. Il est ensuite facile de concevoir que lorsque l'on tourne seize films en une seule année, le budget d'un tel long-métrage ne doit pas dépasser les quelques dizaines de milliers de billets verts. Côté effets-spéciaux, si en terme de CGI, le dernier Avatar de James Cameron peut être considéré comme le Yang des concepts fondamentaux de la philosophie chinoise issus du taoïsme, Alien AI : Legacy en est le Yin ! Il est urgent avant toute projection de se munir d'un collyre car visuellement, l'on tient là un objet techniquement presque aussi monstrueusement laid que la trilogie Birdemic de James Nguyen et qui risque de provoquer de graves troubles de la vision. Une trilogie qui malgré tout était parvenue à faire sourire contrairement au long-métrage de Brett Bentman qui a un peu trop tendance ici à se prendre au sérieux ! Bref, l'on tient là une bonne grosse série Z. Une véritable insulte au septième art... ! Et comme vous pouvez le constater, j'ai décidé pour une fois de ne mettre ni affiche, ni la moindre photo de cette purge absolue ! Bon réveillon !

 

Fréwaka d'Aislinn Clarke (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 

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Spécialisée dans l'horreur, le surnaturel et le thriller, la plateforme de streaming américaine Shudder propose souvent du contenu inédit. Et parmi ses dernières acquisitions l'on peut notamment découvrir l'étrange Fréwaka, le second long-métrage de la réalisatrice originaire de Dundalk dans le comté de Louth en Irlande, Aislinn Clarke. Auteure d'un premier film d'horreur en forme de Found Footage en 2018 avec The Devil's Doorway, l'irlandaise prouve une nouvelle fois son intérêt vis à vis de la religion chrétienne même si de son propre aveu elle n'est pas religieuse et n'a pas la foi même si elle respecte celle des autres. Si son premier long-métrage fut pour elle l'occasion d'aborder l'influence sociétale de l’Église catholique ainsi que ses pouvoirs institutionnels, Fréwaka qui lui-même aborde la religion sous une forme en revanche beaucoup plus archaïque, s'inscrit dans un sous-genre du cinéma d'horreur connu sous le nom de Folk Horror. Un type de cinéma qui convoque en général des traditions païennes cultivées par des communautés refermées sur elles-mêmes. Des œuvres qui confrontent ainsi en général un certain atavisme ancestral au monde moderne. L'un des grands classiques, du moins celui que tout le monde nomme systématiquement lorsqu'il s'agit d'évoquer le Folk Horror demeure bien évidemment The Wicker Man que réalisa en 1973 le cinéaste britannique Robin Hardy. Le film n'est peut-être pas le premier du genre mais aucun autre que lui ne soutient mieux la thèse selon laquelle l'horreur et une certaine idée des rites anciens peuvent parfaitement s'allier et ainsi donner naissance à une œuvre authentiquement culte ! Depuis, beaucoup s'y sont essayé. Avec plus ou moins de bonheur. Et parmi ceux-ci, nous citerons par exemple les excellents Black Death de Christopher Smith en 2010, Le bon apôtre de Gareth Evans en 2018 ou encore le stupéfiant Midsommar d'Ari Aster l'année suivante... Fréwaka est donc la dernière ''engeance'' d'un sous-genre riche de chefs-d’œuvre mais ne rejoint malheureusement toutefois pas la liste de ces quelques trop rares exceptions. Notamment soutenu par Screen Ireland, TG4 et Cine4, le second long-métrage d'Aislinn Clarke a semble-t-il bénéficié d'un petit budget ne lui permettant pas de déployer au delà de ses maigres moyens un sujet pourtant fort passionnant. Car au delà des traditions qui persévèrent au sein d'un village isolé et situé en Irlande, la cinéaste s'intéresse aussi et surtout à l'histoire personnelle de son héroïne prénommée Shoo....


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Personnage féminin incarné par l'actrice originaire de Dublin Clare Monnelly, celle-ci est accompagnée durant toute l'aventure par Peig qu'interprète de son côté Bríd Ní Neachtain, née à Rosmuc dans le comté de Galway, situé lui aussi en Irlande. L'occasion pour Aislinn Clarke de faire interpréter les deux rôles principaux ainsi que les personnages secondaires en langue gaélique ! Avec Fréwaka, la réalisatrice et scénariste opère un méticuleux travail de mémoire collective. Prenant ainsi des formes diverses dont la plus obscure et ancestrale représentation sera dévoilée en fin de récit lors d'un festival qu'Aislinn Clarke n'aura malheureusement pas eu le temps, le goût, l'envie ou les moyens financiers et techniques de traiter à sa juste valeur. Et c'est bien dommage puisque les quelques sorties extérieures de Shoo permettent de découvrir des autochtones au comportement parfois étrange. De cet exotisme qui justement fait toute la différence avec le monde civilisé tel qu'on le connaît dans les grandes villes. Un vent froid s'abat alors sur le récit sans que pour l'instant rien de vraiment surnaturel ne s'invite au sein de la relation entre Peig, cette vieille femme légèrement impotente et prétendument sénile et Shoo, c'est jeune aide à domicile dont la mère s'est récemment suicidée... Fréwaka se déroule en majorité à l'intérieur de la demeure de Peig. Personnage qui aura ouvert le récit en disparaissant durant des années le jour même de son propre mariage. Si Aislinn Clarke réunit ces deux personnages féminins, c'est pour une raison bien précise qui évidemment nous sera dévoilée en toute fin de récit. Si le long-métrage n'est pas foncièrement mauvais, il lui manque en revanche une donnée fondamentale : la peur. En effet, même si Aislinn Clarke tente certaines choses, chaque tentative est malheureusement vouée à l'échec. Pour une raison d'ailleurs difficile à définir puisque les actrices sont plutôt convaincantes et que la mise en scène est typique de ce que l'on a l'habitude de voir depuis au moins deux décennies en matière d'horreur et d'épouvante.......... Tiens ! La voici donc sûrement, la véritable raison : cette répétitivité qui à force de redondance ne parvient plus à générer le moindre frisson chez le spectateur. Visible désormais sur Arte, Fréwaka est au final un sympathique petit film qui se regarde sans déplaisir mais qui risque cependant de terminer son existence dans les tréfonds de l'oubli...

 

mardi 23 décembre 2025

The Beldham d'Angela Gulner (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 

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De plus en plus de femmes se mettent à la réalisation de films d'horreur, d'épouvante ou de fantastique. Amenant avec elles leur sensibilité toute féminine. Sans avoir la volonté de passer pour un vieux misogyne qui ne verrait par là qu'une faiblesse rédhibitoire, il est certain que parmi elles plusieurs ont su saisir leur chance pour apporter quelque chose de beaucoup plus ''grand'' et intense que chez leurs concurrents masculins. C'est d'ailleurs sans doute ce qui est arrivé à The Beldham, le premier long-métrage en tant que réalisatrice et scénariste de l'actrice américaine originaire du Minnesota, Angela Gulner. Sous couvert d'une tension véritablement palpable, d'une présence hostile et prétendument fantastique ou de l'intrusion du surnaturel relativisée à travers le portrait remarquablement trouble de son héroïne, ce premier coup d'essai et une véritable réussite. Qui axe sont récit sur plusieurs choses. Tout d'abord sur le retour chez sa mère Sadie (Patricia Heaton) d'une jeune femme prénommée Harper (Katie Parker) dont la petite fille Christine (Lincoln Taylor) n'est âgée que de quelques mois. La relation entre Sadie et Harper n'est sans doute pas vraiment conflictuelle mais cependant, l'on sent une tension véritablement tangible entre ces deux femmes. Après qu'elle ait fait la connaissance de son nouveau beau-père qui est venu la chercher en voiture (l'acteur Corbin Bernsen dans le rôle de Frank). Harper découvre en outre qu'est installée chez sa mère une certaine Bette (Emma Fitzpatrick). Une aide à domicile qui malgré les apparences n'est pas là pour aider Sadie mais pour soutenir Harper dans ses besoins. En effet, la mère de Christine a récemment vécu un traumatisme physique et psychologique qui l'on poussée à s'écarter durant quelques temps de toute vie sociale. Katie Parker incarne une jeune femme fragile, célibataire (le scénario ne s'épanchant pas sur la relation qu'elle pu avoir avec le père de Christine) suivi par l'assistance sociale et confiée à sa mère, toujours très inquiète de son état mental mais aussi et surtout très préoccupée pour la sécurité de sa petite-fille. Une bienveillance que Sadie mène d'ailleurs de manière très particulière. Patricia Heaton incarne ainsi une mère dont le comportement va très vite se révéler ambigu. Mais heureusement, Harper va surtout pouvoir compter sur le soutien totalement désintéressé de Bette. Jeune femme douce et avenante qui donc est incarnée par une Emma Fitzpatrick dont la présence à l'écran suffit à désamorcer certains passages relativement tendus...


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La mise en scène, le scénario et l'interprétation paraissent parfois d'autant plus communs que l'histoire fait entrer le fantastique dans un contexte de drame familial comme le cinéma d'épouvante à désormais l'habitude de régulièrement nous le présenter. C'est donc avec une évidence matinée de coutumes horrifiques presque ancestrales que le spectateur s'apprête à plonger dans un univers délétère, où des faits transgressant les normes d'une vie de famille ordinaire vont venir gripper la convalescence de notre héroïne et par là-même jouer avec nos préjugés. Car ici, il n'y a que deux cas d'école qui semblent pouvoir justifier tout ce qui se déroule à l'écran. De manière aussi rationnelle qu'élémentaire, l'on pensera tout d'abord à l'hypothétique folie qui semble avoir prise sur Harper. Avant de supposer que le fantastique s'est introduit dans cette famille reconstituée et ''augmentée'' par la présence d'une aide à domicile. Quelques résurgences propres à des expériences passées en matière de cinéma horrifique pourraient même faire surgir l'idée d'une machination perpétrée par tel ou tel protagoniste contre notre pauvre et jeune mère de famille en souffrance psychologique. Et c'est là qu'intervient alors toute la sensibilité d'Angela Gulner. Sans savoir si cette femme marié est la mère d'un ou de plusieurs enfants, la cinéaste est semble-t-il ici très attachée au thème de la famille et des liens qui rattachent certains membres entre eux. The Beldham est à ce titre presque exclusivement incarné par des interprètes féminines en dehors de Corbin Bersen qui dans le rôle de Frank interprète une sorte de gardien chargé de veiller à ce que tout se déroule dans le calme. Distillant en permanence des indices qui laissent augurer d'une présence fantastique et hostile appuyée en outre par la présence d'un journal intime au contenu plutôt inquiétant, Angela Gulner a évidemment derrière la tête une toute autre idée du récit. Et c'est bien là que la force du long-métrage s'exprime pleinement, lorsque la connexion entre une histoire qui emprunte davantage au drame qu'à l'horreur et la subtilité du script de la réalisatrice entrent en interaction. Ce qui jusque là pouvait entraîner autant de lassitude que de rejet épidermique face à l'efficace tension menée de bout en bout par Angela Gulner et ses interprètes se conclue avec une émotion réelle. Preuve que la cinéaste américaine est parvenue à son but. Faire croire à l’indicible pour mieux happer le spectateur dans une vérité crue, pathologique et poignante...

 

lundi 22 décembre 2025

Killgrin de Joanna Tsanis (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 

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Pour son premier long-métrage, la réalisatrice et scénariste gréco-canadienne Joanna Tsanis signe un petit film d'horreur. Une œuvre dont les quelques photos particulièrement gratinées étaient la promesse d'une aventure riche en scènes gores. Mais au final que reste-t-il de ces quelques précieuses ''données photographiques'' à destination des amateurs de gros bouillons de sang ? Et bien, pour être franc, pas grand chose. Cela n'est peut-être pas tout à fait évident à comprendre lorsque notre héroïne ou tout autre personnage est confronté à l'une des victimes du Killgrin mais ces dernières sont censées arborer de sinistres sourires. On retiendra surtout de ces craspecs apparition, des bouches béantes et sanguinolentes du plus réjouissant effet. Et profitez bien de ces quelques passages gores car ils seront particulièrement rares. Et surtout, très répétitifs. Bref, pas de quoi se mettre grand chose sous la dent ! The Killgrin est donc un nouveau venu dans le bestiaire horrifico-fantastique. Un nouveau ''modèle'' de légende urbaine. Un boogeyman parmi les plus pathétiquement drôles comme pourront le constater les spectateurs, effarés devant une telle créature. Harmonisant ainsi les concepts de laideur et de ridicule. Projetant l'image d'un antagoniste se nourrissant de la tristesse et du désarroi des personnages affligés par la mort d'un proche, le Killgrin est selon la voyante que consulte l'héroïne Miranda (Konstantina Mantelos), une infection de l'aura... Pour commencer, la jeune femme est témoin du suicide de son compagnon, qui après l'avoir assuré que tout allait bien s'est jeté du haut d'une fenêtre de leur appartement. Deux semaines s'écoulent et Miranda se décide enfin à participer à une thérapie de groupe où elle fait notamment la connaissance de Brian (Adam Tsekhman). Un olibrius très maladroit mais fort sympathique qui, bien qu'elle s'y refuse, tente sans cesse de se rapprocher d'elle. La thérapie est dirigée par un certain Sam qu'incarne l'acteur Peter MacNeill qui après une longue carrière au cinéma et à la télévision et à l'âge de soixante-douze ans échoue donc dans cette production fade et aseptisée... En dehors de sa charmante protagoniste, interprétée de manière plutôt juste par l'actrice elle aussi gréco-canadienne, Konstantina Mantelos et quelques effets gores plutôt réussis, The Killgrin n'a donc malheureusement rien pour lui. Extrêmement répétitif et surtout très mou, le long-métrage de Joanna Tsanis multiplie la présence de personnages secondaires et de situations parallèles qui n'apportent en fait pas grand chose à l'intrigue...


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Histoire de combler les trous d'un récit qui au fond n'a pas grand chose d'original à nous offrir, la réalisatrice, scénariste et productrice introduit la présence de deux flics dont l'inutilité est à l'aune de ce qu'en fait la cinéaste : deux personnages aussi dispensables à l'écran que dans l'imaginaire d'un scénario qui les traite comme des fonctionnaires plus prompt à remplir des formulaires qu'à se rendre sur le terrain ! Chaque thème ou presque est simplement survolé. Qu'il s'agisse des diverses séquences tournées lors de la thérapie de groupe, du contact entre Miranda et son ancienne camarade de lycée qui sera la première victime du Killgrin ou de l'apparition à l'écran de Damien (Cristo Fernández), l'ancien petit ami toxique de la jeune femme, tout est tourné de manière fort dérisoire. Comme un téléfilm sans budget, sans réelle vision personnelle et artistique et sans enthousiasme. Le spectateur aura du mal à se raccrocher au wagon autrement qu'en se posant la question de l'identité de celui qui arrache les mâchoires de ses victimes. À ce titre, l'on n'aura même pas droit à un quelconque twist. Pas de retournement de situation qui nous ferait penser qu'en nous endormant, Joanna Tsanis serait finalement parvenue à nous piéger. Pourtant, si The Killgrin est mauvais, il n'est pas impossible que dans un certain sens il puisse devenir une future légende du nanar... Non pas dans son ensemble mais pour ce qui à coup sûr deviendra bientôt pour les amateurs du genre une séquence d'anthologie : l'intervention du Killgrin en chair et en os. Probablement l'une des créatures les plus ridiculement grotesque, sorte de mix improbable entre le pire des cénobites de la franchise Hellraiser et une créature qui aurait pu être hypothétiquement conçue pour le film House de Steve Miner en 1985. Bref, après un long, très long, beaucoup trop long moment d'attente, apprêtez-vous à rire devant ce qui durant une heure-trente aura traumatisé notre héroïne et nous aura fait tant cogité quant à son existence réelle ou non. Au final, le Killgrin du récit n'est pas qu'un monstre hideux. Il est la cerise sur un gâteau dont la date de péremption est dépassée depuis des décennies...

 

dimanche 21 décembre 2025

Keeper d'Osgood Perkins (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 

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Le tout dernier long-métrage d'Osgood Perkins est arrivé dans les salles voilà deux jours et celui-ci s'inscrit une nouvelle fois dans les domaines de l'horreur et de l'épouvante. Alors qu'il est déjà en train de s'attaquer au tournage de son nouveau film The Young People, l'auteur de Gretel & Hansel en 2020, de Longlegs en 2024 et de The Monkey en 2025 ne parviendra sans doute pas à réconcilier ses fans et ses détracteurs. Car bien qu'avec sa bande-annonce, Longlegs avait su faire sensation, le film n'était au final qu'un pétard plus ou moins mouillé. Quant à l'adaptation de la nouvelle The Monkey parue pour la première fois en 1980 dans le magazine Gallery aux États-Unis et chez nous dans l'excellent recueil intitulé Brume en 1987, le long-métrage était une assez mauvaise surprise... Keeper (absurdement traduit chez nous sous le titre L'élue) est donc sorti mercredi dernier. Et pour le coup, l'un des principaux enjeux qui semblait tourner autour du couple quasi unique qui se présente à l'écran est semble-t-il passé à la trappe. Vous rêviez de voir une femme et son compagnon se déchirer à l'écran ? D'assister à la lente dégradation de leur relation ? À souffrir pour l'un et (ou) l'autre des deux principaux protagonistes ? À prendre à cœur l'intérêt du premier et à haïr le second ? Tous ces principes ont malheureusement rejoint la grande poubelle des bonnes idées qui dans le domaine de l'horreur sont désormais jetées au profit d'une redondance quasi systématique. Pourtant, Osgood Perkins comme quelques autres cinéastes parmi lesquels nous citerons par exemple Ari Aster ou Robert Eggers parvient (parfois) à donner une image neuve du cinéma d'épouvante. Un caractère qui lui est propre mais qui aussi et surtout est traversé de visions stupéfiantes mais malheureusement trop rares pour que son cinéma marque les esprits sur le long terme. Il s'agit donc bien de sa manière de filmer ses personnages qui fait toute l'excellence de certains plans. Comme justement ceux, particulièrement étranges et décalés vus dans la bande-annonce de Longlegs qui nous laissaient espérer découvrir un grand film d'horreur. Là encore, avec Keeper, le cinéaste use d'angles statiques et parfois symétriques. L'emploi de nombreux miroirs lui permettant ainsi de jouer avec les perspectives tout en livrant très rapidement mais sans en avoir l'air, l'un des indices fondamentaux du récit qui nous sera livré beaucoup plus frontalement lors du dernier tiers. Osgood Perkins aime également à poser sa caméra sur le visage de son héroïne. Quitte à l'observer durant de très longues secondes sans qu'aucun événement extérieur ne vienne briser la monotonie de ces plans...


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L'horreur s'y déploie alors de manière subtile, lente et au fond presque invisible... Si le réalisateur, scénariste et producteur originaire de New York foire complètement le portrait de ce couple quelque peu dysfonctionnel en ce sens où Liz (Tatiana Maslany) est très éprise de Malcom (Rossif Sutherland) tandis que ce dernier semble très frileux à l'idée de lui faire l'amour ou même, parfois, de simplement la prendre dans ses bras, Keeper manque surtout de consistance. D'ailleurs, l'absence durant un temps de Malcom, médecin appelé à se rendre à l’hôpital afin de s'assurer du réveil d'une patiente plongée dans le coma, est aussi significative d'un manque d'inspiration scénaristique pour le spectateur que l'épreuve est compliquée à assumer pour Liz. Keeper, dont l'absurde titre français en dit sans doute un peu trop à son sujet alors même que le film n'a pas encore commencé est une œuvre foncièrement étrange. Entre léthargie assumée par une mise en scène lente et pesante et absence de véritables rebondissements en cours de route. Une œuvre malgré tout bourrée de scènes-clés dont la signification n'est jamais vraiment évidente. Rossif Sutherland, lequel est le frère de Kiefer et le fils de l'immense Donald interprète un Malcom mou, inexpressif et totalement transparent. Marquant ainsi de manière beaucoup trop appuyée la distance qui existe entre ce que ressent son personnage et celui incarné par Tatiana Maslany. Quant au récit, tout ou presque ne semble avoir pour but que de nous asséner une dernière partie qui, il est vrai, va tout remettre en question en terme d'épouvante. À titre de comparaison, l'on pourrait opposer l'attentisme de Keeper à celui de The Blair Witch Project. Film chiantissime au possible qui pourtant marqua la majorité des esprits, même ceux des réfractaires, grâce à son effroyable conclusion. Et bien ici, c'est un peu la même chose. On se dit alors que l'attente et la patience valaient bien que l'on subisse quelques ventres mous car lorsque l'héroïne est confrontée à la réalité et qu'assise contre le mur de la cave, Liz découvre ce qui se tramait depuis en réalité les débuts de sa relation avec Malcom, le spectateur se prend une véritable gifle visuello-sensorielle ! L'un des rares quarts-d'heure horrifiques de cette année 2025 a être véritablement efficace. Pour le reste, Keeper est dans la moyenne de ce qu'a l'habitude de nous proposer le cinéaste américain...

 

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