La cachette du djinn

Hālid b. al-Walīd abat un arbre – que les Arabes considéraient jusque-là comme sacré – afin de faire sortir des racines un ğinn, ou démon, à visage féminin

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Manuscrit Supplément persan 332 – Ağayib al-maḫlūqāt va ġarayib al-mawğūdāṭ‛, folio 219v (écrit en perse, achevé à Bagdad en1388) conservé à la Bibliothèque nationale de France.
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Le bas du folio illustre un autre histoire de djinn, cette fois-ci à Alexandrie (Iskandariyya), un berger se faisait dérober chaque jour un mouton par un ğinn qui se présentait sous la forme d’une femme nue à longs cheveux.

« L’initiation à la transmission de l’essence des choses »

Un vieux couple, « Ji et Uba », debout dans le creux du tronc d’un grand arbre sacré ginkgo. Deux voyageurs, peut-être des pèlerins, grimpent sur le grand arbre, soit pour l’adorer, soit pour mieux l’observer.

On ne sait pas avec certitude si le couple de personnes âgées y a été consacré, mais il existe un ginkgo géant appelé le Couple Ginkgo au sanctuaire Iikaoka Hachiman à Kazusa (ville d’Ichihara).

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« S’il est une création particulièrement surprenante dans la prodigieuse et multiple production de Hokusai, c’est bien sa Manga. Cet inestimable album xylographique, initialement conçu comme un manuel de peinture, en un volume, à l’attention de ses élèves, remporta un tel succès qu’il fut publié de 1814 à 1878 en quinze volumes, les trois derniers ayant été réalisés de façon posthume par l’éditeur. L’enthousiasme imprévisible qui accueillit ce recueil de modèles au Japon se propagea rapidement en Occident, où il exerça une influence déterminante chez les impressionnistes. »

« Voilà rassemblés en quinze volumes près de quatre mille dessins d’une diversité et souvent d’une audace inouïes : paysages, animaux, végétaux, personnages, aménagements humains utilitaires ou sacrés, outils, travaux, divertissements, armes et arts martiaux, divinités, monstres et chimères constituent ici une merveilleuse encyclopédie par l’image. »

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L’arbre du récit merveilleux

L’argent, les joyaux, les richesses, avec leur corollaire, l’enrichissement, occupent une place importante dans le conte, révélant la force d’un désir vers l’assouvissement duquel l’arbre s’érige en entremetteur : arbre d’Ali Baba devant la caverne au butin ; arbre que déracine Qamar al-zamān afin d’accéder au caveau recelant les vases du trésor ; arbre dont le deuxième calender arrache la souche, ce qui découvre le passage conduisant au palais souterrain de la belle dame. Sous la racine de l’arbre, Éros et Ploutos coopèrent volontiers.

Plus généralement, l’arbre du récit merveilleux est un être de sortilèges, de possibles et d’ailleurs. Son feuillage bruit de singes, de perroquets, d’oiseaux exotiques. Sous ses frondaisons, déambulent sphinges et harpies.

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Al-Ḥarīrī, al-Maqāmāt, copie réalisée à Bagad en 1237, illustrée par al-Wāsiṭī, Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. Arabe 5847, f. 121 r° (trente-neuvième séance : l’Île d’Orient).

Les manuscrits persans et les peuples arboricoles

Plusieurs manuscrits persans conservés à la BnF mentionnent et décrivent des peuples arboricoles. S’agissait-il de descriptions de peuples légendaires, ou de tribus vivants au cœur de forêts lointaines tels les Korowai de Papouasie ?

« En Chine, les Ğayšūrī vivent à la façon des singes et ont leur demeure dans les arbres ».

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Manuscrit Supplément Persan 332, folio 195v, date : 1388. Conservé à la Bibliothèque nationale de France.
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Le peuple des arboricoles de Râmî.

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Manuscrit Smith-Lesouëf 221, folio 62v, date : 1601-1650. Conservé à la Bibliothèque nationale de France.
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Le peuple des arboricoles de Râyîh.

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Manuscrit Supplément Persan 2051, folio 48v, date : 1475-1495. Conservé à la Bibliothèque nationale de France.